Suivi de la faune

Les chasseurs tiennent un rôle majeur dans la gestion de la faune sauvage. Ils assurent le suivi des populations à travers plusieurs opérations : comptages, baguages, suivis migratoires et sanitaires.

Chiffres clefs
16 000 km

parcourus par an pour effectuer des comptages

16 ans

de partenariat avec la Russie pour le suivi migratoire de la Bécasse des bois

+100

analyses sanitaires réalisées sur la faune sauvage à l’initiative des chasseurs isérois

Les comptages

Les chasseurs effectuent de nombreux comptages qui les conduisent à parcourir plus de 16 000 km par an pour observer, recenser et évaluer les populations de gibiers en en Isère. Ces comptages permettent d’établir par la suite les quotas de prélèvement pour garantir à la fois un équilibre agro-sylvo-cynégétique et la pérennité des espèces.
Chaque comptage suit un protocole précis, avec autorisation préfectorale au préalable. Les données sont exploitées par la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Isère (FDCI), la Direction Départementale des Territoires (DDT) et la Préfecture de l’Isère.
Suivant les espèces, le protocole de comptage est différent.

Comptage Lièvre

Le protocole de comptage est similaire au comptage nocturne du Cerf.

Comptage Cerf

Pour cette espèce, les chasseurs procèdent à deux types de comptage : des comptages nocturnes et des comptages au brame.
Les comptages nocturnes s’effectuent, tous les ans, entre février et avril à bord d’un véhicule sur plusieurs sites références (représentatifs du milieu de vie des cerfs). Muni d’un puissant phare, les chasseurs tous reliés par talkies-walkies comptabilisent le nombre de cerfs aperçus et en déduisent ainsi l’Indice Kilométrique d’Abondance (IKA).
Pendant la période du brame (trois semaines durant le mois de septembre), les chasseurs investissent là encore des points d’observation stratégiques, à la tombée de la nuit pour comptabiliser cette fois-ci les mâles reproducteurs. L’ensemble de ces résultats permettront alors de définir le nombre de cerfs à prélever afin que l’équilibre naturel soit préservé.

Fiches espèces
Comptage Tétras-lyre et Perdrix bartavelle

Pour ces oiseaux, il existe deux types de comptage : au printemps et en été. Le premier comptage s’effectue durant la période de reproduction entre avril et mai. Les mâles se mettent à chanter pour attirer les femelles. Ces chants permettent de comptabiliser les effectifs reproducteurs. Pour le Tétras-lyre, les chasseurs écoutent et jumelent. Pour la Bartavelle, ils utilisent des bandes sons pré-enregistrées et recueillent les « réponses ».
Un second comptage a lieu en août, cette fois à l’aide d’un chien d’arrêt qui localisera les nichées et permettra ainsi, aux chasseurs de juger du succès de la reproduction.

Comptage Chamois et Mouflon

Deux saisonnalités et deux méthodes de comptages sont appliqués pour ces espèces dans tous les massifs montagneux.
Pour le Chamois, les comptages s’effectuent courant avril et durant le rut de fin septembre à novembre. Pour le Mouflon, ils se déroulent fin février et de septembre à novembre.
Concernant les méthodes, il s’agit d’un affût et d’une approche combinés. La première consiste à se poster sans bouger dans des sites précis pour observer, compter et évaluer les groupes. La deuxième consiste à cheminer sans bruit sur des itinéraires fréquentés par ces grands animaux.
Ces données permettront là encore de déterminer leurs futurs attributions plans de chasse.

Fiches espèces
Comptage des oiseaux de passage

Les techniciens de la FDCI et le personnel de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) participent, depuis 18 ans, à des comptages ACT (Alaudidés Columbidés Turdidés tels que les grives, les merles, les tourterelles et les alouettes) au niveau national. Les sorties, au nombre de trois par an, permettent  de préciser les tendances démographiques des oiseaux mais aussi de définir leurs statuts : oiseaux nicheurs, de passage ou hivernants. Ces comptages s’appliquent à différentes périodes, horaires et espèces. Ils se déroulent sur 15 routes à raison de 5 points d’écoute chacune. Au mois de janvier, les comptages dits « flash » ont lieu de 10h à 12h pour une durée maximale d’écoute et d’observation de 5 minutes par poste. En avril et en mai, les comptages s’effectuent une heure après le lever du soleil pour une durée maximale de 10 minutes. Les résultats obtenus permettent d’alimenter une base de données européenne : STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) régit par le Centre de Recherches par le Baguage des Populations d’Oiseaux.

Le suivi migratoire

La FDCI et l’ONCFS effectuent des opérations de baguage de bécasses afin de connaître leur provenance, la qualité et les paramètres de leur migration et afin de suivre leur évolution chaque année. Des comptages « croule » (chants des mâles reproducteurs) sont également réalisés au printemps pour suivre les oiseaux susceptibles de se reproduire.

Depuis 2000, un partenariat entre la FDCI (soutenue techniquement par l’ONCFS, et financièrement par le Conseil Départemental de l’Isère) et son homologue russe (Moscow Woodstock Research Group) existe. En effet, la Bécasse des bois séjourne en Russie pour se reproduire (principalement d’avril en octobre). Huit expéditions ont été réalisées en Russie centrale pour tour à tour initier les russes à la recherche de nids et au baguage des bécasseaux. Les données recueillies par les russes permettent d’en savoir plus sur sa migration et ses lieux de reproduction mais aussi d’anticiper la prochaine saison cynégétique.

Le suivi sanitaire

La faune sauvage peut véhiculer des maladies dont certaines sont transmissibles à l’Homme, appelées zoonoses. Les plus connues sont la rage, la maladie de « la vache folle » chez les bovins ou encore la Tularémie du Lièvre, la Leptospirose chez le Ragondin, l’Ecchniccocose Alvéolaire chez le Renard et la Trichinellose chez le Sanglier.

Les chasseurs très présents sur le terrain, jouent alors un rôle de sentinelle en portant au laboratoire vétérinaire départemental les cadavres d’animaux jugés suspects que ce soit par mort naturelle ou chassés. C’est ainsi que les chasseurs de l’Ain ont pu donner l’alerte pour la Grippe Aviaire en faisant analyser des canards sauvages.

En plus de récolter des cadavres, les chasseurs prennent en charge par le biais de leur fédération, les frais d’autopsie (en moyenne 1 500 à 3 600 € par an pour une centaine d’analyse).